L'actualité de la crise : l'ère des remèdes contre-nature, par François Leclerc

Billet invité.

L’ÈRE DES REMÈDES CONTRE-NATURE

Une très relative accalmie est intervenue hier, succédant à la journée folle de mardi, pendant laquelle la crise européenne s’est emballée. Mercredi donc, les ténors de la politique européenne se sont succédés à des tribunes de circonstance pour tenter de calmer un jeu qui leur échappait des doigts, afin d’assurer les yeux dans les yeux que le Portugal et l’Espagne n’étaient pas la Grèce – comme s’il s’agissait de cela ! -, qu’il n’y avait rien à craindre de ce côté-là, qu’aucune nouvelle attaque n’était à redouter. Comme s’il fallait conjurer le mauvais sort et opposer le faible rempart de certitudes de façade à une crise qui continuait de gronder. Dans l’attente d’une nouvelle réplique qui ne saurait manquer.

Les marchés manifestaient pourtant leur mécontentement. Sur les places boursières, les valeurs financières continuaient d’entraîner les indices dans leur chute, sans trop faire de détail entre les banques et leurs exposition à la Grèce. Certes, le marché obligataire se détendait, mais si lentement. Tandis que l’agence Moody’s annonçait que la note du Portugal allait être révisée, à la baisse de plusieurs crans, n’augurant rien de bon de ce côté.

En réalité, tout le monde s’efforçait de soupeser la dynamique de la crise européenne, à l’aune de ses manifestations. D’un côté les signaux précurseurs d’une nouvelle offensive en direction d’un Etat, l’Espagne semblant être la cible sans que les marchés ne s’attardent sur le Portugal, position trop petite qui tombera dans la foulée. De l’autre l’édifice chancelant du système bancaire européen, qui vient d’être découvert coupable du délit de consanguinité avec la dette publique de la zone euro. Enfin, dans les rues d’Athènes, la Grèce hier secouée par les premières manifestations tragiques d’une protestation qui s’annonce déterminée, qui reprend aujourd’hui en menaçant de se développer.

En ce jour d’élections britanniques, sans connaître leur résultat, le cours de la livre sterling donne à son tour des signes de fléchissement prononcé, après avoir déjà perdu 25% de sa valeur dans cette crise. La contagion ne concerne pas uniquement la zone euro. L’Espagne levait 2,345 milliards d’euros en obligations à cinq ans, à un taux moyen de 3,532%, nettement plus élevé que les 2,81% de la précédente émission de mars, et s’estimait heureuse d’y être parvenue sans plus de dégâts. Les Portugais avaient fait de même hier, levant 500 millions d’euros mais à un taux multiplié par quatre. L’euro continuait de plonger, alors que les taux obligataires des pays de la liste noire montaient.

C’était sans doute ailleurs qu’il fallait chercher l’information la plus importante à cet égard. Faisant écho aux innombrables analyses qui fleurissent, symbolisées par le coup de gueule de Daniel Cohn-Bendit (« Vous êtes fous ! », a-t-il apostrophé les édiles européens depuis le Parlement), mettant en doute que le gouvernement Grec puisse tenir sa feuille de route, jugeant une restructuration de sa dette inévitable, au plus tard quand il lui faudra revenir sur le marché.

Reprenant une idée lancée en début d’année par Wolfgang Schaüble, le ministre allemand des finances, Axel Weber, président de la Bundesbank et membre du conseil des gouverneurs de la BCE, relançait hier l’idée d’une procédure codifiée d’insolvabilité des Etats, impliquant une restructuration de leur dette avec abandon de créances en cas de crise. Une manière dans son esprit de responsabiliser non pas directement les Etats mais les marchés, qui auraient plus à perdre, et de leur faire jouer avec davantage de détermination leur rôle de gendarme des premiers.

L’affaire était présentée à l’appui de la politique défendue par le gouvernement allemand, arc-bouté sur sa ligne de défense totalement enfoncée du pacte de stabilité. Mais elle est aussi l’expression de l’une des dynamiques et issues de la crise actuelle; l’une des réponses possibles à la constatation qui se fait graduellement jour : il n’est pas réaliste d’espérer résorber la dette publique européenne sans croissance et avec le seul levier de mesures d’austérités, alors que les marchés jouent les trouble-fêtes.

Une grosse difficulté survient immédiatement, l’hypothèse d’une restructuration de la dette publique européenne soulevée. Quid des banques, qui en seraient les premières victimes ? Pourraient-elles et dans quelles conditions soutenir le choc ? Car celles-ci font actuellement l’objet de toutes les discrètes attentions, après avoir manifesté une fragilité inattendue. Bien qu’elles continuent – pour les plus importantes d’entre d’elles – à afficher depuis ce matin des résultats mirobolants pour ce premier trimestre, elles se résolvent à avouer du bout des lèvres des expositions au risque grec plus importantes qu’annoncées.

Or, le risque de contrepartie est brusquement de retour en force en Europe, comme aux plus beaux jours de la chute de Lehman Brothers. Se défiant les unes des autres – ce qui en dit long sur la crédibilité qu’elles accordent à leurs déclarations réciproques quant à leur exposition grecque – mêmes les plus grandes banques européennes doivent en ce moment subir des taux d’intérêts en flèche, tandis que les plus faibles sont pratiquement coupées du marché. Signe de ces tensions, rappelant la situation de 2008, l’essentiel du marché interbancaire est concentré sur des prêts « overnight » (afin de passer la nuit au calme).

Cet aspect de la crise, bien que relégué au second rang de l’actualité, n’en est pas moins particulièrement préoccupant, imposant aux ministres des finances de monter au créneau pour négocier avec les banques, sans que l’on connaisse les contreparties proposées ou les engagements pris, afin qu’elles conservent leurs lignes de crédit grecques. La BCE accueille désormais en pension sans discrimination la dette grecque, ce qui revient à indirectement la financer. Certains se demandent, en dépit des bonnes intentions proclamées, si certaines banques n’auraient pas déjà tenté de diminuer leur exposition, en raison de la détérioration de leur évaluation sur le marché des CDS. Une manière de se défausser mais aggravant la crise de la dette publique.

Tout ceci met en évidence qu’une faillite organisée d’un ou de plusieurs Etats déséquilibrerait à nouveau un système bancaire dont la bonne santé affichée continue d’être trompeuse. Alors qu’il est déjà sous la menace de devoir progressivement renforcer ses fonds propres, et qu’il en négocie pied à pied avec le Comité de Bâle les modalités et le calendrier. Il n’y a pas matière à panique dans l’immédiat, mais le mécanisme d’une crise aiguë est enclenché. Ce jeudi matin, Moody’s s’est inquiété de la situation des banques de plusieurs pays, débordant le cadre de la zone euro, puisqu’il s’agit de l’Espagne, l’Italie, l’Irlande, du Portugal et du Royaume-Uni.

Les bulles financières publiques et privées, décidément, continuent de s’alimenter mutuellement. C’est la raison pour laquelle une solution ultime, une arme atomique disent ceux qui commencent à évoquer la nécessité de son emploi, commence à être préconisée : l’achat de la dette publique européenne, rompant un tabou devenu un luxe que l’on ne peut plus se permettre.

Tout honte bue, la BCE a déjà du faire volte-face, ainsi que manger son chapeau. Dans le premier cas, en revenant sur sa décision de restreindre les conditions dans lesquelles elle acceptait de prendre des titres en pension, pour au contraire commencer à les élargir, faisant déjà de la dette grecque un cas à part. Dans le second, en ne pouvant s’opposer à l’intervention du FMI sur sa chasse gardée. Ce n’est que le début d’un cheminement, prédisent des analystes, qui la mène irrésistiblement à Canossa.

Sur la pente qu’elle a commencé à emprunter, débordant de sa mission de lutte contre l’inflation pour apporter son soutien à la réduction de la dette publique, la BCE a les moyens d’une riposte graduée aux atteintes des marchés. Elle peut d’abord conforter davantage les banques en abaissant son taux, toujours à 1%, ou en élargissant à la dette d’autres pays les mesures d’accueil prises en faveur des titres grecs. Au final, la logique de la crise serait qu’elle engage une politique de création monétaire, à l’instar de toutes ses éminentes collègues occidentales – américaine, britannique et japonaise – qui jouent ainsi pleinement leur rôle de prêteur en dernier ressort. La réunion de la BCE à Lisbonne, aujourd’hui jeudi, n’est à cet égard qu’un tour de chauffe. Les portes ne seront pas nécessairement ouvertes, mais il va être significatif qu’elles ne seront pas fermées.

Les discours prononcés depuis deux jours mettent désormais l’accent pour tous les pays européens, quel que soit le nom qui lui est donné, sur la rigueur et les coupes budgétaires. La Grèce peut enfin être invoquée à la fois comme un exemple et un repoussoir. Mais les mains qui tiennent ses cartes là ne sont pas assurées au moment de les poser sur la table, d’autant qu’il va falloir le faire simultanément dans toute l’Europe et qu’une contagion est également à craindre de ce côté-là.

Devant tant d’inconnues, au moins une question n’a plus besoin d’être posée. Le calendrier de retour aux normes du pacte de stabilité n’est ni pour demain, ni pour après-demain ; il n’est donc plus nécessaire de se demander quand il va falloir en renégocier les termes, mais plus simplement quand son caractère caduc va être publiquement reconnu. Un véritable déchirement pour l’équipe allemande, car il impliquera que soient engagées non pas des mesures institutionnelles – ce péché mignon de la coopération européenne – mais une réflexion d’ensemble avec ses collègues sur la politique économique de la région. Le titre d’une future chronique à ce propos est tout trouvé : « A la recherche de la croissance perdue ». En attendant, la réunion de demain des chefs d’Etat et de gouvernement ne devrait être l’occasion que de nouvelles gesticulations et coups de menton à la tribune. Il est trop tôt, ces gens-là Monsieur ne savent désormais réagir que forcés et contraints, obligés de prendre désormais des décisions qu’ils considèrent comme contre-nature. Ils vont encore une fois envoyer des signaux, il faudrait des mesures.

A ce propos, ils devraient se remémorer la petite musique qu’a commencé à fredonner le FMI, et qui est désormais entrée dans la maison. Elle s’écrit sur deux portées : l’idée qu’un taux d’inflation plus élevé est envisageable (ce qui revient à préconiser une politique de relance budgétaire) et son corollaire pour soutenir la dépense publique et dégonfler la bulle de la dette, en proposant de financer au niveau du FMI celles-ci grâce à l’émission d’une nouvelle monnaie mondiale.

Nous ne sommes pas encore au bancor, mais cela y mène tout droit. Même si le chemin qui y conduit va être parcouru en zig-zag. En effet, comment pourrions-nous nous étonner qu’une approche monétaire de la crise surgisse prochainement dans ce monde qui ne jure que par ce type de solution ? Abordant enfin cette clé de voûte qu’est le système monétaire international, à bout de souffle après avoir servi sans interruption dans sa configuration actuelle depuis sa formalisation par les accords de la Jamaïque de 1976. C’est la seule manière de colmater le grand déséquilibre de la dette entre pays développés et pays émergents, tant que l’on ne se résout pas à aborder l’encore plus ambitieux dossier de la répartition inégale de la richesse, qui n’a fait que parallèlement s’accentuer des deux côtés à la faveur de la mondialisation.

Demain sera un autre jour.

75 réponses sur “L'actualité de la crise : l'ère des remèdes contre-nature, par François Leclerc”

  1. Quelles seraient les conséquences d’une politique de création monétaire sachant que :
    – le chômage est élevé
    – l’écart entre le croissance potentielle et la croissance effective est si important que tout risque inflationniste est écarté.

    Une précision : dans le monde de l’Economie paru la semaine dernière, Une courbe de Philips concernant le R-U était publiée pour une période allant de 1971 à 2006. On constatait qu’elle était horizontale depuis 2002, ce qui signifie qu’il y a lieu de penser qu’il n’y a plus de lien entre inflation et chômage. L’évolution de ce dernier phénomène est indépendant.
    En outre, une création monétaire ne provoquera pas d’inflation puisque l’accroissement de la base monétaire ne se répercutera pas dans la masse monétaire pour les raisons évoquées au début de ce post.

    Pour conclure, l’arme atomique vient d’être employée : il s’agit de ces mesures d’économie qui vont tuer le malade en Grèce et ailleurs. Le choix est le suivant :déflation à la japonaise avec chômage de masse ou création monétaire

  2. François, vous faites bien de mettre « les marchés » en italique. « Les marchés », c’est de la novlangue, c’est un synonyme d’un autre mot de la novlangue: « la communauté internationale ».
    Les USA quoi… Et là ils doivent sauver leur dollar, donc l’euro sera sacrifié. Fini de faire joujou.

    1. Pas impossible yvan. Si les ricains ratent leur coup et se font damer le pion par les chinois, le bancor est possible. Mais j’y crois pas trop.
      En tous cas, les alliés des USA vont sentir ce que c’est que d’être des vassaux d’un Empire qui doit éviter l’effondrement à tout prix.

    2. Selon Jacques Sapir (present dans CSOJ sur Fr3), si l’euro tombe, le dollar sera rapidement attaque. Et vu la situation aux US, ca risquerait d’etre coton!

  3. Une politique de création monétaire de la part de la BCE signifierait le reniement de la politique allemande. Ce pays acceptera t’il ce profond retournement, alors que le statut de la BCE ne le prévoit pas?

    1. Le billet de François pointe très justement sur le problème du marché inter-bancaire, tout à la fois
      un symptome, juste relevé par quelques blogs américains

      aujourd’hui: Activity in ECB’s window jumps

      hier: How Europe’s Solvency Crisis Is Morphing Into A Liquidity Crisis

      et un problème sous-jacent inquiétant ( qui fait dire à certains que le ‘plan de sauvetage grec’ était en fait un autre sauvetage des banques européennes ).

      La conférence de presse de Sieur Trichet a été particulièrement silencieuse sur le sujet, comme
      le souligne certains commentateurs la BCE a déjà ‘broken the book’ avec les obligations grecques,
      pour l’instant il maintient les restes de la doxa. mais pour combien de temps, si à une crise de solvabilité, s’ajoute une crise de liquidité ?

      Pour les amateurs de graphiques, l’exposition des banques européennes à la Grèce:

      http://www.spiegel.de/images/image-57832-thumbflex-gxwr.jpg

      et pour comprendre l’échiquier, ‘The Web debt’ la toile d’araignée de la dette

      http://graphics8.nytimes.com/images/2010/05/02/weekinreview/02marsh-image/02marsh-image-custom1.jpg

      On peut se demander si lors la réunion de l’Eurogroup demain, la question de ce type de Q.E ne va pas revenir sur la table, via la délégation française..

  4. Bonjour,

    Pourquoi personne ne parle des paradis fiscaux qu’il faudrait évidement éradiquer (progressivement),
    ce qui n’a pas été fait, quoi qu’on en dise… ?

    1. Il n’y a pas de paradis fiscaux à éradiquer.
      Les Etats sont aliénés: ils ont perdu leur souveraineté sur leur propre monnaie. Les capitaux vont là où ça leur chante. En retrouvant une souveraineté monétaire et le contrôle des changes, un Etat pourra décider avec quel autre pays traiter et imposer à ses banques d’éviter un pays qu’il estime néfaste au point de vue fiscal.
      Un pays n’a pas à s’ingérer dans la politique fiscale d’un autre pays indépendant. Il peut seulement traiter ou non avec le pays concerné.

    2. D’où, Salva, le coté génial de cette petite crise mondiale qui permet de voir pour tout un chacun qui sont les responsables réels.

    3. Mais c’est justement dans une période critique pour la stabilité mondiale comme celle-ci que les grands états peuvent se mettre d’accord pour lutter contre les paradis fiscaux.

      Il faut se servir de tous les moyens pour celà : embargo économique, voir menace militaire si nécessaire…

      Ne croyez-vous pas ?

      Les paradis fiscaux absorbent les impôts des autres pays et les empêchent d’imposer plus fortement les haut revenus.

      On parle de plus en plus de banques voyous, mais plus du tout des états voyous que sont les paradis fiscaux. Pourquoi ?

    4. LES PARADIS FISCAUX.

      1.L’OCDE a établi une liste des paradis fiscaux sur la base de 4 critères principaux :
      -fiscalité nulle ou symbolique
      -manque de transparence et de réglementations (exemples :les sociétés, trusts et fondations ne sont pas tenues de dévoiler le nom de leurs propriétaires, ni leur comptabilité :les institutions financières ne sont pas tenues de respecter les ratios prudentiels d’endettement fixés par les accords de Bâle II et Solvency II)
      -refus d’échanges de renseignements et refus de coopération en cas d’enquête judiciaire (secret bancaire)
      -absence d’activité économique substantielle et sociétés écrans créées pour enregistrer des opérations comptables sans fondement économique réel.

      2.Du fait de ces caractéristiques, les paradis fiscaux offrent un abri idéal à l’argent provenant :
      -du crime organisé
      -des délits économiques les plus graves.
      Ils permettent, en toute impunité, de faire fructifier cet argent « sale »en le recyclant dans l’économie réelle (blanchiment) et de l’utiliser à des fins criminelles.
      En 2008, on estimait qu’ils abritaient :
      -environ 10.000 milliards de dollars, en croissance annuelle d’environ 350 milliards
      -4.000 banques,2/3 des hedge funds de la planète,2 millions de sociétés écrans.
      Exemple ;les îles Caïman :
      -16.000 habitants,260 km 2
      -5 ème place financière mondiale (derrière Londres, New York, Tokyo, Hongkong) en terme d’actifs en dépôt ou sous gestion
      -9.600 hedge funds (1/3 des hedge funds de la planète)
      -268 banques,780 compagnies d’assurance
      -15.000 sociétés,140 trusts
      -transit de 2.000 milliards de dollars par an( soit environ 1/20 du PIB mondial).

      3.Ces paradis « fiscaux » sont d’abord et avant tout des paradis du crime organisé.
      En effet ils abritent la majeure partie de l’argent provenant des trafics maffieux en tout genre(armes, stupéfiants, prostitution, contrebande, grand banditisme), en assurent le recyclage (blanchiment) et la fructification dans l’économie mondiale légale, et en permettent l’emploi pour financer le terrorisme, les guerres civiles et le crime organisé.
      Selon le FMI, cette économie maffieuse représenterait 2 à 5 % du PIB mondial (soit 800 à 2000 milliards de dollars par an), dont la majeure partie transiterait par les paradis fiscaux.
      Les paradis fiscaux menacent donc la paix et la sécurité dans le monde, en facilitant :
      – le financement du terrorisme et des guerres civiles
      – l’action et l’enrichissement du crime organisé.
      Les dirigeants politiques et économiques des paradis fiscaux sont donc les complices et les receleurs des crimes correspondants.
      Quant aux dirigeants des autres pays(en particulier les dirigeants du G 20),ils tolèrent l’existence de paradis proches de leurs frontières pour attirer l’argent qui en provient vers leur sphère économique ou pour dissimuler des opérations financières illégales.Ils sont donc également complices et receleurs de ces mêmes crimes,puisqu’il leur serait possible d’y mettre fin ou d’en limiter considérablement la portée :en établissant une Convention Monétaire et Financière Internationale,prévoyant des sanctions (interdiction pure et simple ou lourde taxation de toute transaction financière avec tout pays ne respectant pas la Convention).

      4.Ces paradis « fiscaux » abritent également l’argent provenant des délits économiques les plus graves :
      -évasion ou fraude fiscale
      -détournement de fonds publics destinés à l’aide au développement des PMA
      -corruption
      sans oublier le financement illégal des partis politiques.

      4.1.Selon la Banque Mondiale et la CNUCED, l’évasion(ou fraude)fiscale représenterait entre 350 et 500 milliards de dollars par an,dont environ100 pour les Etats-Unis,20 à 25 pour l’Allemagne,15 à 20 pour la France.L’une des stratégies fiscales mise en oeuvre par les grandes sociétés internationales consiste à utiliser des sociétés écrans domiciliées dans les paradis fiscaux comme relais de leurs échanges commerciaux,de telle sorte qu’une partie du profit réalisé échappe à la fiscalité du pays destinataire de l’échange,sous couvert de prestations fictives ou surévaluées.C’est ainsi, par exemple,que les achats de gaz russe par l’Ukraine ou que les achats d’avions par Quantas ou par Air France transiteraient par des paradis fiscaux :c’est ainsi également que la plupart des navires de commerce sont immatriculés dans des paradis fiscaux .C’est pourquoi,en France par exemple, les 40 sociétés du CAC 40 auraient 1500 sociétés off-shore,basées dans environ 30 paradis fiscaux ,BNP Paribas en ayant 189 à elle seule(dont 21 aux Iles Caîman).
      En facilitant le détournement des ressources fiscales nécessaires au financement des services publics essentiels,des infrastructures de base,de l’éducation,de la protection de la santé et de l’environnement,de la lutte contre la pauvreté,les paradis fiscaux menacent directement la prospérité économique et le bien-être social.De surcroît,ce détournement contribue à alourdir la fiscalité des ménages et des entreprises qui ne bénéficient pas des mêmes facilités, et entraîne pour ces ménages et pour ces entreprises des conséquences sur leur pouvoir d’achat et sur le financement de leurs investissements.
      De ce fait,les dirigeants politiques et économiques des paradis fiscaux sont complices et receleurs de ces détournements de ressources fiscales :il en va de même pour les dirigeants des autres pays qui tolèrent l’existence de ces paradis.

      4.2.Les détournements de fonds publics destinés à l’aide au développement des PMA sont une source abondante d’enrichissement de nombreux dirigeants politiques et économiques de ces pays et une des causes de la persistance de la pauvreté dans leur pays.Il est difficile de comprendre comment ces détournements peuvent atteindre l’ampleur révélée dans certaines affaires et par certaines études sans la passivité des dirigeants des pays qui octroient les aides.Il s’agit pourtant d’une des pires perversités:faire croire aux citoyens des pays riches,y compris les plus modestes,que leur contribution fiscale va permettre à des citoyens des pays pauvres de sortir de la misère ,alors qu’elle est utilisée par les dirigeants de ces pays pour vivre dans l’opulence la plus ostentatoire.

      4.3.Les paradis fiscaux sont des lieux idylliques pour pratiquer la corruption en toute facilité, discrétion et impunité,notamment à l’occasion des grands contrats internationaux .Ces dérives commerciales fréquentes faussent les règles d’une concurrence économique équitable et favorisent l’enrichissement sans cause d’une minorité de dirigeants,de fonctionnaires et d’intermédiaires,au détriment des contribuables et des consommateurs.La pratique des rétro commissions permet,dans les mêmes conditions(facilité,discrétion et impunité),d’élargir le nombre de bénéficiaires de cette manne,coté vendeur comme coté acheteur.Une partie de cette manne sert au financement des partis politiques,susceptible de fausser les résultats des élections et donc de menacer la démocratie dans les pays dits démocratiques.

      5.L’absence ou le manque de réglementations dans les paradis fiscaux a joué un rôle essentiel dans l’explosion de l’endettement mondial,à l’origine de la crise financière puis économique en cours.En effet cette absence ou ce manque de réglementations a permis aux institutions financières du monde entier :
      -de contourner(c’est-à-dire s’affranchir) des ratios prudentiels d’endettement définis par les accords de Bâle II et de Solvency II
      -d’abuser des effets de levier
      -de prendre des risques excessifs d’insolvabilité et de les disséminer dans le monde entier.
      Pour ce faire,ils ont eu notamment recours à deux pratiques :
      – la titrisation de leurs créances
      – la création de produits d’assurance-crédit irresponsables :un banquier assuré contre le non recouvrement d’une créance est encouragé à prendre de mauvais risques(on parle d’ « aléa moral »).
      Atitre d’exemple, AIG n’aurait pas pu rembourser plusieurs centaines de milliards de CDS si elle n’avait pas été renflouée par le gouvernement américain, ce qui aurait pu entraîner une perte potentielle de 12 milliards de dollars à la Société Générale.
      L’abondance de liquidités disponibles dans les paradis fiscaux a amplifié leur rôle dans l’explosion de l’endettement mondial.

      6.L’absence ou le manque de réglementations dans les paradis fiscaux a également joué un rôle majeur dans le développement d’une spéculation internationale débridée (« l’économie casino »), notamment à travers les hedge funds (les 2/3 des hedge funds mondiaux sont domiciliés dans les paradis fiscaux, dont 1/3 dans les Iles Caïman).Ces hedge funds ont spéculé sur toutes sortes de produits, en particulier les monnaies, les matières premières, les produits dérivés. Pour donner une indication sur l’ampleur de la spéculation à travers les paradis fiscaux :
      -98 % des transactions inter bancaires de la planète concerneraient la sphère financière (2024 téradollars en 2005, dont 51 pour les marchés boursiers,566 pour les marchés des changes et 1406 pour les produits dérivés) et 2 % seulement concerneraient l’économie réelle (44 téradollars en 2005)
      -50 % des flux financiers mondiaux transiteraient par les paradis fiscaux.
      Les paradis fiscaux ont donc :
      -contribué à la déstabilisation des systèmes monétaire et financier internationaux
      -privilégié les opérations financières à court terme, en mobilisant des masses de capitaux considérables,
      pour le bénéfice d’une minorité de « joueurs de casino », au détriment de la production réelle de biens et du développement économique mondial.

    5. Les paradis fiscaux c’est un faux problème

      Si ceux qui y ont de l’argent trouvaient des Pays européens ayant une relance économique cohérente au lieu de marasmes économiques ils y investiraient leur argent, créeraient des entreprises et des emplois…

    6. Bonjour,

      @ Le Clown Gris :

      Ce RIB 🙂 là ou un autre ne change rien au grave problème des paradis fiscaux : sans paradis fiscal, pas d’évasion fiscale ; tous les problèmes deviennent beaucoup plus simples à résoudre sans asphyxier les populations déjà exsangues.
      La question des paradis fiscaux est centrale dans la problématique de la globalisation des échanges au bénéfices exclusif des banques, multinationales apatrides et autres trafiquants en tout genre ….
      Je me répète, mais on ne peut, en ce bas monde, que se répéter ou se contredire, alors en l’occurrence, pas le choix : il faut se répéter.

      Cordialement,

  5. Monnaie mondiale pour économie mondiale ?
    Dernier stade et la crise monétaire et bancaire suivante c’est quoi ?
    On aboutit au stade keynesien ultime et aprés keynes Marx ?

    1. @ Marlowe :
      tututut …
      Après Marx, il y a Avril. Ne te découvre pas d’un fil (rouge).

  6. Bonjour,

    Cette analyse est très intéressante et surtout très complète. Vous parlez d’inflation alors que certains imaginent davantage une déflation. Où est le vrai ?…

    S’il y a bien un point sur lequel j’aimerais revenir, c’est bien sur la dimension sociale et politique de cette éventuelle crise obligataire. A terme, si nos chers élus continuent à manquer de courage politique, ne faut-il pas craindre pour la démocratie dans certains pays européens qui sont, rappelons-le, sortis de la dictature il y a seulement 40 ans ?

    Avec une contestation sociale grandissante, que je trouve légitime, certains gouvernements ne seraient-ils pas tentés de jeter l’éponge, quitte à ce que l’armée reprenne la situation en main ?

    J’espère que nous en arriverons jamais à ce stade…

    1. L’armée reprenant la situation en mains ? Quel gag ! Cela s’appelle le totalitarisme au profit de… ? Des puissants comme d’habitude !

    2. Mais bien sûr que ça s’appelle du totalitarisme ! C’est justement ce dont j’ai peur.

      L’incapacité de nos élus à prendre des décisions impopulaires depuis 30 ans (réduction du déficit notamment) pourrait fragiliser la démocratie.
      Que se passe-t-il si nous ne pouvons plus financer notre dette ? La réponse est claire : une terrible dépression économique avec des coupes dans le budget de l’Etat.
      Et on ne sait pas comment réagirait la population. Accepterait-elle de payer pour les excès passés de la finance ? Surement pas… d’où le risque de voir apparaître des débordements et une récupération politique de type totalitaire ou nationaliste. Mon propos peut paraître vieux jeu mais ce risque est, il me semble, à prendre en considération.

      Quand on voit le rejet de la classe politique dans son ensemble (cf. la participation aux dernières élections), on est en droit de se demander ce qui pourrait se passer en cas de cataclysme économique, comme l’éclatement de l’euro par exemple.

    3. Tous les gouvernements ont renforcé leur sécurité intérieure depuis fin 2008.
      Cela n’a été communiqué que pour la Russie et la Chine, pays non dominés par l’oncle sam. Mais vous avez du vous rendre compte que le nombre de caméras a été largement augmenté depuis lors.

      Tel warren buffet déclarant que la caste des riches était en train de gagner, tous ses servants comptent sur la manipulation de foule instaurée depuis de la fin de la dernière guerre mondiale pour dominer la populace.
      Ce qui est loin d’être idiot, car, comme vous le savez, à chaque fois qu’un pays se révolte contre le paiement de la dette, sa note chute.

      Coincés.

    4. Je vais lancer une provocation à l’esprit. Une de plus, je ne suis plus à une près.

      Nous sommes tout de même de sacrés bons esclaves, non..??

    5. Pourquoi ne pas plutot penser a « Fight Club »… La fin est rejouisante…

    6. @ Yvan

      Oui, nous sommes de sacrés bons esclaves. Mais, nous avons un avantage sur les générations précédentes qui étaient ballotées au gré des événements : les murs de notre prison ainsi que la nature subtile des fers qu’on nous a posés deviennent discernables.

  7. Le retour à la démocratie passe nécessairement par le retour des Etats souverains en matière de monnaie et de politique économique. Ceci avec l’avènement d’un système monétaire mondial type Keynes 1944 (Bancor). Les deux vont ensemble.

  8. Jeudi 4 mars 2010 : l’Espagne a lancé un emprunt à 5 ans. L’Espagne a dû verser un taux d’intérêt de 2,81 %.

    Jeudi 6 mai 2010 : l’Espagne lance un emprunt à 5 ans. L’Espagne doit verser un taux d’intérêt de 3,532 %.

    Conclusion : en deux mois, l’Espagne a été obligé d’emprunter à un taux d’intérêt en hausse de 25 %.

    Voici le graphique des taux d’intérêt pour un emprunt à 5 ans :

    Bloomberg

    1. BA, il me semble impératif que vous quittiez une terre aussi économiquement hostile.

      Vous rendez vous compte…??? Votre capital va partir en quenouille… Et même sans le « n ».

      A Sanguaï, on réclame des riches comme vous pour leur permettre de « valoriser » leur capital en plus sans impôt…

      Qu’attendez-vous?

    2. Ouille, on n’est pas fan de toi par ici … cependant, je te console, tu n’as pas eu tort concernant ton catastrophisme sur les dettes d’état (pour l’instant).
      Je te recommande de laisser plutôt des commentaires sur le site de l’immonde JPChevallier. Là-bas tu seras peinard, tous commentaires qui remettent en cause la mort de l’Europe et des abruties de français sont systématiquement supprimés.
      C’est ce qu’on appelle le libéralisme financier, certains mots accolés à d’autres sont assassin, comme l’amour à mort …
      Celle-là, elle était pas pour toi.
      Désolé pour tes 1000 euros, personnellement, je voterais pour qu’on te laisse tes euros et qu’on me prenne les miens.

  9. A signaler l’émission « Ce soir ou jamais » du mercredi 5 mai avec, entre autres invités, Edith Cresson et Jacques Sapir qui n’ont pas trop manié la langue de bois. Les lignes bougent …

    1. Ce soir où jamais, FR3, sujet => la Grèce met en place un plan de rigueur sans précédent et que la manifestation général qui a eu lieu aujourd’hui a tourné au drame, Frédéric ouvre le débat avec notamment l’ancien premier ministre Edith Cresson, le journaliste Nikos Aliagas et l’économiste Jacques Sapir : rattrapage

    2. J. Sapir est semble t-il considéré comme étant trop proche de Mr Poutine. Son influence est dès lors plus que limitée. Et ceci est devenu quasiment irrévocable après sa misérable campagne de com’ pro-russe au lendemain de la crise (« tout va bien madame la marquise »: soit il est totalement incompétent, soit il a fait de la désinformation).
      Donc quoiqu’il puisse dire dorénavant…

  10. Monsieur Leclerc.

    Quelqu’un de pas trop idiot avait un jour sorti que : « plaie d’argent n’est pas mortelle »…
    Ca devrait donc donc ainsi le faire.
    Pas sans dégâts, bien sûr. Mais pour une fois que le Ponzi général peut s’écrouler, on devrait remettre les pieds sur terre. Ce qui n’est pas si mal.

    1. Bien dit, si on pouvait sortir de ce système de sur-consomation et apprécier d’avoir à manger, d’être logé et chauffé. Pas touche au petit revenu et assitance aux chomeurs, mais pour les autres comme moi, STOP aux bagnoles délirantes, aux habits, sacs, chaussures, produits de beauté en 10 exemplaire sans parler des I-bidules et autres abonnements tel de 5h pour des conversations ridicules qui peuvent se faire gratuitement sur un tel fixe.

  11. Régulation, interdiction des paris sur les prix, Bancor, d’accord mais…

    Que faire dans une zone d’un milliard d’habitants au seuil de saturation de biens (1), plombée par sa finance, qui commence à décliner et désespérer, face à une zone de deux à trois milliards d’habitants au seuil inverse, et qui commence à prospérer et espérer (de façon crédible).

    Si vous étiez financier international (sans attache) (2), avec du capital, et propriétaire des moyens de production, comment affecteriez vous ces ressources ?

    Même avec des bouleversements très profonds, beaucoup plus profonds que ceux envisagés, la tendance va être très difficile à ralentir (l’inverser n’est pas envisageable) (3). Que nous laisserons les futurs gérants de la planète ?

    Je ne sais pas pourquoi, mais je recommence à rêver des grandes abbayes du moyen âge …

    1) Parler de saturation de biens est bien sûr grossier et ne reflète pas la situation d’une partie grandissante de la population.
    2) Ce que je ne suis pas, comme sûrement la majorité d’entre nous.
    3) Bien sûr, tout ne basculera pas en un jour, mais cà peut aller plus vite que notre révolution industrielle et notre main-mise sur le monde.

    1. Ils auraient dû être moins polis et plus méfiants en évitant le « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! »

  12. Qui a dit cela ?

    D’abord les banques ont failli, forçant les Etats à mener des actions de sauvetage. Elles ont plongé l’économie mondiale dans le précipice, et nous avons dû engager des plans de relance. A cause de ces plans de relance, nous nous sommes endettés, et maintenant, elles spéculent contre ces dettes, c’est vraiment très perfide.

    Angela Merkel, qui a estimé qu’elle menait « un combat des politiques contre les marchés ». (aujourd’hui sur WDR)

    1. Bien si les politiques reprennent la main. Les banquiers sont perfides, rusés, couards et grands financiers puisqu’ils gagnent de l’argent . Mais n’est-on pas dans un jeu à somme nulle (ce qu’ils gagnent c’est ce que l’état aperdu)

    2. Ouaich… Contre argument.

      Les banques n’ont fait QUE leur boulot : soit vampiriser tout ce qui pouvait être exploité.
      Prenant comme excuse le premier quidam venu qui veut « sauver » son « épargne » en plaçant ses ridicules millions à 10% de revenu pour éviter que les « communistes » ne les volent…

      Voilà où nous en sommes…
      « Lamentable » auraient dit les vieux du moppet show.

    3. Euroland: Allant dans le sens de votre commentaire Je ne sais pas si le contenu de la lettre commune signée par la chancellière et le chef de l’Etat francais,adressée à l »éxécutif européeen, i.e Sieurs Barroso et Van Rompuy, à la veille du sommet de l’Eurogroup demain, apparait comme
      comme ayant été lue par Sieur Barroso si l’on lit son discours d’ aujourd’hui devant le Parlement
      européen: « We have to say loud and clear that the doubters are wrong. » He also addressed the lessons to be learned from the crisis and assured that Commission will do whatever necessary to ensure that financial markets are not a playground for speculation. Ça promet, lol !

      Barroso’s statement to the Europarliament

  13. http://market-ticker.denninger.net/

    If we withdraw the artificial supports our embedded structural distortion to GDP is slightly over 50% (!) from the last decade. Not all of this would disappear if we were to withdraw the « borrow and spend », but a lot of it would. That is, our $14 trillion GDP isn’t really $14 trillion, it’s closer to $11 trillion when one only counts private demand.

    We, like the Greeks, have habituated the economy and people to this unsustainable federal spending. Social Security, Medicare and Medicaid, along with the solid-gold salaries and pensions in the public sector simply can’t be sustained.

    It doesn’t matter if people want it to be or not. Math IS.

    We may still choose to do what needs to be done voluntarily before it is imposed on us. We can force those banking institutions to eat their own cooking. We can expel those in government who were part of the web of scams and fraud from government and take our nation back – peacefully.

    We can force the large financials to mark to market – for everything. We can force all assets back onto balance sheets, and ban by law, with criminal felony penalties, all gaming attempts through « off sheet » vehicles. We can reverse with the stroke of a pen the CFTC override on state gaming laws that made naked Credit Default Swaps a monstrous casino with no social utility. And we can demand that any attempt to game claimed asset valuations by claiming non-performing loans are « money good », as is going on right now with homes where people haven’t made a payment in 2+ years yet their first and HELOC are carried at above recovery value, result in criminal prosecution for bank fraud. Fannie and Freddy’s hidden gameplaying, which has now cost in losses over two years more than they earned in the previous 30, will end.

    Doing so will cause a number of large financial institutions to either disintegrate into their constituent parts, with some worth zero and bond and shareholders getting severely haircut, or if they resist, they will fail. Home prices will fall to the point where they are truly affordable nationwide, perhaps to as low as 2x incomes on average…

  14. plans d’austérité partout en europe….bienvenue dans le monde merveilleux de la déflation (remarque c’est mieux qu’un effondrement total!)

  15. Quel est le pouvoir des dirigeants politiques aujourd’hui ?

    Contrôlent-ils encore quelque chose ? Ne sont-ils plus que des bonimenteurs de foire ?

    A force d’enfoncer ceux d’en bas , ne risque-t-on pas d’accélérer un nihilisme total ?

    Les « grands » veulent infliger une bonne fessée au peuple grec , accusé de tous les maux , à qui le tour ensuite ?

    Le dernier grand mythe créé par l’homme « le marché  » implose sous la pression de ses contradictions .

    « le marché est rationnel , il nous indique la voie vers le salut !  » Clament ses adorateurs .

    l’Europe est foutue ! mais non , elle prend de courageuses décisions !

    l’euro nous fiche dans la merde ! Sans l’euro nous serions retournés à l’âge de pierre !

    Il est temps de lâcher prise les gars .

    On ne sera pas éternels .

    1. Mais non, l’Europe n’est pas foutue! C’est l’UE que est foutue!
      Et ce n’est pas pareil…

    2. Je pense qu’avec la dérive des continents , elle est foutue ! ( rires )

  16. Simple remarque sur « liste noire »:
    Dans le contexte, cette expression a été créée
    par des banques spéculatrices ou par les spéculateurs
    des soit-disant « marchés ». Ré-utiliser cette expression
    sans précaution, c’est manquer singulièrement
    de recul ou de charité, pour dire le moins.

    Ces pays n’ont pas « fautés ». Leur situation financière
    n’est pas devenue tout-à-coup nouvelle ou d’ une autre nature;
    en fait elle continue.
    Des gouvernements sont, comme en Grèce, obligés
    de gérer au mieux un état qu’ils n’ont pas créé.
    L ‘immense majorité de leurs citoyens n’est, comme nous,
    coupable d’aucune faute collective.
    Tout comme nous, ils sont honnêtes et travailleurs.
    Ils sont tous victimes d’une classe, les spéculateurs,
    viandards et insatiables et de leurs alliés dans les gouvernements.
    On notera que vouloir les rassurer est une billevesée.

    Est-on sûr que les immenses sommes prêtées
    soient moralement légitimes ?
    Les trafics armes-drogues-prostitution
    injectent des centaines de milliard de dollars
    dans le circuit financier en vue de blanchiment.

    Je crois que l’ oeucuménisme – tout le monde
    il est beau ,tout le monde il est gentil (Jean Yann) – est hors de saison.
    L ‘enjeu est trop important.

  17. ce qui est remarquable c’est que plus la crise avance, plus le langage des experts se simplifient et se rapproche… de la réalité. comme quoi, et c’est une leçon, un jargon compliqué, même s’il est appris dans les grandes écoles, est le gage d’une manipulation des esprits. ainsi en économie il y a deux notions principales, les recettes et les dépenses. l’économie se résume à savoir ‘où va l’argent’? celui qui se proclame expert n’est qu’un mystificateur à la solde du pouvoir, la réalité ne se découpe pas.

    je suis du monde ‘d’en bas’, je côtoie les pauvres et j’en suis un par choix, ma résistance c’est de refuser de subventionner par mon travail le système actuel depuis des années. je peux vous dire que même ceux qui ne comprennent rien à l’économie, diplômés ou non, ont tous remarqué que l’entrée du FMI dans la partie est une défaite monumentale. voire une forme d’humiliation. ils n’y croient plus du tout. la classe politique est totalement décridiblisée: la droite et la gauche? là même chose bien sûr.

    l’europe de l’est est désoviétisée, à nous à l’ouest de nous désaméricaniser. ensuite nous ferons l’europe des peuples et de l’environnement, là c’est uniquement celle des capitalistes propriétaires… et des marchandises.

    le soucis c’est bien que nous savons ce que nous avons, mais nous ne pouvons savoir ce qui nous attends. en france il est temps d’unir nos forces et de nous réconcilier. ça commence par la justice sociale et le rétablissement de certaines frontières.

    1. « ce qui est remarquable c’est que plus la crise avance, plus le langage des experts se simplifient et se rapproche… de la réalité.  »

      Excellente remarque. Oui, c’est très amusant de voir comme finalement les choses ne sont pas aussi compliquées à comprendre qu’on nous le vendait.
      Tout ceci s’apparente à un effondrement de la théologie en vigueur, qui au final ne sert jamais qu’à masquer les rapports de force et l’exploitation de la masse par quelques-uns.

    2. Et posons-nous aussi des questions sur ces parlements « démocratiques » qui doivent être protégés par des cordons policiers de la foule en colère. Moi ça me rappelle Versailles assiégée.

  18. Les taux des emprunts d’Etat grecs et portugais continuaient de fortement se tendre jeudi 6 mai, dans un marché obligataire européen toujours fébrile, où les investisseurs se ruent sur les emprunts des pays considérés comme sûrs, tels que la France et surtout l’Allemagne.

    A 17h30 (15H30 GMT), les rendements grecs à 10 ans grimpaient à 10,932 %, contre 10,025 % mercredi soir. Ils avaient atteint la semaine dernière leur niveau le plus haut depuis l’entrée de la Grèce dans la zone euro, à 11,142 %.

    Les taux grecs à deux ans continuaient de s’envoler à 15,901 %, contre 14,420 % la veille.

    « Le marché est excessivement nerveux », a noté Laurent Geronimi, directeur de la gestion taux chez SwissLife Gestion Privée. « Au bout d’un moment, cela n’a plus de sens. La Grèce ne peut pas se refinancer sur les marchés car les taux qui lui seraient appliqués sont usuriers », a-t-il ajouté.

    Les taux du Portugal, de l’Irlande, de l’Italie et de l’Espagne se tendaient également, bien que dans une moindre mesure que la Grèce, en raison des craintes de contagion de la crise grecque aux pays considérés comme les moins solvables de la zone euro.

    Boursorama

    1. @BA

      « …pays considérés comme sûrs, tels que la France… »

      Je crains que, fort involontairement j’en suis persuadé, vous n’ayez laisser échapper une bonne nouvelle….

    2. C’est une bonne nouvelle que je relaie avec joie :

      la France est un pays sûr.

      Ce n’est pas la France qui fera défaut.

      Ah ça non.

      C’est les pays du sud de l’Europe qui feront défaut : Portugal, Espagne, Italie, Grèce.

      Mais pas la France.

      Et pourquoi la France est un pays sûr ?

      Hein, pourquoi ?

      Parce que la France a un avantage décisif que les pays du sud de l’Europe n’ont pas.

      Et c’est quoi, cet avantage décisif que la France possède ?

      Hein, c’est quoi, cet avantage décisif ?

      C’est Christine Lagarde.

    3. Christine Lagarde…????

      Vous êtes sérieux, là, BA?
      Dites-le moi franchement, car je suis inquiet, quand vous écrivez ça.

  19. Bientôt sur vos écrans..l’Europe en grande dépression ….c’est surement ce genre de plan de rigueur qui va relancer l’économie….que cherchent’ils?La guerre?
    La Roumanie annonce des mesures d’économie draconiennes

    jeudi 06 mai 2010, 18:27
    Le président roumain Traian Basescu a annoncé jeudi des mesures d’économie draconiennes, incluant notamment une baisse de 25% des salaires dans le secteur public et une diminution de 15 % des allocations de chômage et des pensions. Ces mesures, destinées à restreindre les dépenses publiques, sont inévitables, a assuré le président, à l’issue d’une rencontre avec des responsables du Fonds monétaire international (FMI). Lourdement touchée par la crise économique, la Roumanie a obtenu 20 milliards d’euros du FMI, de l’Union européenne et de la Banque mondiale. En échange, elle s’est engagée à réformer ses structures.

  20. La Bourse de New York chutait jeudi après-midi, le mouvement de baisse sur fond d’inquiétudes pour les dettes souveraines en Europe s’étant brusquement accéléré : le Dow Jones perdait 4,49 % et le Nasdaq 4,47 %.

    « C’est une panique boursière », a constaté Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

    Boursorama

  21. ça rappelle les saignées des médecins médiévaux ou les trépanations faites en egypte antique ,

    mais à ce niveau là de dogmatisme c’est du paganisme !

  22. La Bourse de New-York chute jeudi après-midi à – 8 % sur fond d’inquiétude quant aux dettes de certains pays européens.

  23. Dow Plunges 998 Before Recovering

    The Dow Jones Industrial Average posted its biggest intraday loss since the market crash of 1987, the euro slid to a 14-month low and yields on Greek, Spanish and Italian bonds surged on concern European leaders aren’t doing enough to stem the region’s debt crisis.

  24. Wall Street : krach vers 20H45, marchés US hors de contrôle !

    Les causes du vent de panique sont connues, il s’git de la peur d’une contamination de la crise d’endettement de la Grèce à d’autres pays, puis aux Etats Unis (qui sont dans une situation de déficit budgétaire sans précédent).

    La chute de l’Euro sous les 1,26 $ peut avoir servir d’étincelle pour une accélération des dégagements mais la suite des évènements démontre que les mécanismes « anti-panique », les « coupe circuit » n’ont pas fonctionné.

    Ce à quoi nous venons d’assister, c’est à un scénario de krach sans précédent : les indices US ont plongé de – 6 à – 7 % en 5 minutes (de 20H40 à 20H45), passant de – 3 % à – 9 ou – 10 %.
    Boursorama

  25. The Dow plunged Thursday amid buzz in the market that European banks have halted lending.

    One trader, on the condition of anonymity, said he heard fixed income desks in Europe shut down early because there was no liquidity — basically European banks are halting lending right now.

    “This is similar to what took place pre-Lehman Brothers,” the trader said.

    cnbc

  26. ils veulent nous faire croire que c’est une erreur d’un trader !! n importe quoi

    But in the final 15 minutes of trading it was revealed that a trader at a major firm may have mistyped a trade as billion — instead of million — which made what would’ve been a 300-point selloff more like a 900-point selloff.

    The details were still being ironed out but sources suggested the firm in question was Citigroup [C 4.04 -0.14 (-3.35%) ] and that the trade may have involved Procter & Gamble [PG 60.75 -1.41 (-2.27%) ] stock, which was down more than $22, or 35 percent at one point.

  27. Vendredi 7 mai 2010 :

    Les Bourses d’Asie et l’euro toujours dans la tourmente.

    A la Bourse de Tokyo, l’indice Nikkei des valeurs vedettes a dégringolé de 3,74% à la mi-séance, cumulant une perte de près de 7% en deux jours. « La raison de la chute, tout le monde la connaît: la Grèce. Le marché prend en compte la possibilité que le problème grec s’étende à l’Espagne et au Portugal », a expliqué Hideaki Higashi, analyste chez SMBC Friend Securities.

    La chute de Tokyo était amplifiée par la rapide ascension ces derniers jours face à l’euro du yen, traditionnelle valeur-refuge par temps de crise, un phénomène qui pénalise lourdement les exportateurs japonais. Des valeurs comme Sony, Panasonic ou Nintendo dévissaient de plus de 5%. L’euro affichait toutefois un timide redressement vers 02H50 GMT et s’échangeait pour 117,35 yens, contre 114,49 yens à 20H00 GMT la veille.

    Prenant les devants, la Banque du Japon (BoJ) a injecté vendredi 2.000 milliards de yens (17,4 milliards d’euros) dans le système bancaire du pays, afin de tenter de rassurer les investisseurs. C’est la première fois depuis décembre que la BoJ prend une mesure d’urgence de ce type.

    La plupart des autres marchés d’Asie connaissaient également une journée mouvementée. Dans le courant de la matinée, Sydney et Taipei perdaient plus de 2% chacune, tandis que Séoul lâchait environ 3%. Les pertes étaient plus limitées à Shanghai (-0,42%) et Hong Kong (-0,67%) vers 02H45 GMT.

    Boursorama

  28. Mme Lagarde est passé au Grand Journal de C+. Elle n’a pu parler que 5 minutes, et en gros, son seul message fut: « la France doit tout faire pour garder sa note AAA. Si on ne veut pas vivre ce que vivent les Grecs, alors il faut accepter le plan d’austérité de l’Etat »…

    En écoutant Mme Lagarde je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir manipulé… Pourquoi un Etat comme la France doit se plier au diktat d’agences de notations, obscures et en-dehors de nos systèmes démocratiques? Au point qu’il faille renoncer, petit à petit, à nos acquis sociaux, et se résigner à voir le démantèlement de nos systèmes de santé, de protection sociale, etc…

    Ce discours est de plus en plus récurrent ces jours-ci. Ca me fait penser aux articles de M. Leclerc ou de M. Jorion, où ils disaient que les gouvernements allaient devoir préparer l’opinion à se serrer la ceinture pour payer l’endettement de l’état. Dans ce but, la situation en Grèce a bon dos…

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